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dernière mise à jour le 22 décembre 2016
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Soirée dansante inspirée par les guinguettes
La Tavernelle
Le samedi, vous participez à une soirée dansante avec La Tavernelle. Depuis 2008, cette association d’une douzaine de musiciens promeut la musique traditionnelle en animant des bals folks et des manifestations culturelles. Elle pratique de nombreux instruments : accordéons diatoniques, flûtes, vielle à roue, guitare, violons, percussions, etc. Jean-Louis Poullet, qui gère la librairie d’Espéranto France, est membre de l’association.
Ecoutez les en ligne :
Mazurka
Oh Suzanna
Suite de an dro
Danse de l’ours
Atelier et concours
Les musiciens vous initient aux danses traditionnelles lors d’un atelier l’après-midi, avant le bal. Habillez vous sur le thème des guinguettes. Le bal commence par un concours de danse et de costume.
Guinguette
La soirée s’inspire des guinguettes, qui étaient fréquentes dans le Val de Marne au siècle dernier. La suite de cet article vous présente les guinguettes.
Les guinguettes étaient des restaurants bon marché où l’on dansait, qui se sont beaucoup répandus au 19ème siècle autour de Paris. Elles étaient placées au bord d’une rivière où l’on pouvait se baigner ou canoter. Le dimanche à la belle saison, des milliers de parisiens prenaient le train en famille ou entre amis pour aller en banlieue manger, boire et s’amuser au bord de l’eau.
Les bords de Marne
La Marne a accueilli des centaines de guinguettes, permanentes ou éphémères, depuis le milieu du 19ème siècle jusqu’au milieu du 20ème.
La première guinguette en bord de Marne ressemblait à un chalet et se trouvait dans l’Ile Fanac de Joinville-le-Pont : c’est le "restaurant Jullien" décrit par Emile Zola dans son roman Au bonheur des dames (1883). Le "café Roqueirol" à Champs-sur-Marne a servi de lieu de tournage en 1936 au film La Belle Equipe, dont le thème est la création d’une guinguette. Dans le film Jean Gabin chante Quand on s’promène au bord de l’eau.
Les repas
Les guinguettes servaient une cuisine simple et bon marché, à base de produits locaux. Les spécialités étaient la friture de goujons de Marne, la matelote d’anguille, la fricassée de lapin, le poulet rôti. La boisson favorite était le vin blanc. Le guinguet, un vin blanc d’Ile-de-France, un peu aigrelet, est à l’origine du mot guinguette.
La musique
La musique jouée dans les guinguette était la musette. Une musique pour danser et aussi pour chanter. Les orchestres s’organisaient autour de l’instrument favori, l’accordéon. Les chansons des bals musette se répandaient dans toute la France. Parmi les plus célèbres : Ah ! Le petit vin blanc, La java bleue, Le plus beau tango du monde, La valse brune, Ça s’est passé un dimanche au bord de l’eau, Tant qu’il y aura des étoiles, Depuis que les bals sont fermés, Quand on s’promène au bord de l’eau, En douce, A La Varenne, A Joinville-le-Pont, Le retour des guinguettes, Viens à Nogent, Les guinguettes, C’est un mauvais garçon, Comme de bien entendu, Un jour tu verras, Le dénicheur, Là où y a des frites, La guinguette a fermé ses volets.
La danse
Le principal plaisir des guinguettes était la danse. La préférée était la valse musette, une variété de valse où la musique est plus rapide et les danseurs se tiennent plus serrés l’un contre l’autre. Les guinguettes ont suivi les goûts des époques successives, avec toutes les danses traditionnelles : la valse, le tango, le charleston, le one-step, la rumba, le cha-cha, le madison.
Les canotiers
Les canotiers étaient des jeunes gens (étudiants, employés, artisans ou ouvriers), réunis en associations pour louer ou acheter une embarcation. Le canotage était à la fois un sport, un des défis favoris étant la boucle de la Marne à Saint-Maur, et une promenade dans une nature encore sauvage. Les canotiers s’habillaient souvent en matelots. Ils ont donné leur nom à leurs grands chapeaux de paille, les "canotiers". Ils invitaient de jolies filles à faire un tour en bateau, et sous les arbres les emmenaient "voir la feuille à l’envers". Ces jeunes gens joyeux, insouciants, débauchés, toujours prêts à faire la fête et capables de violence sont décrits dans le roman Le Père La Ruine d’Alexandre Dumas (1860).
Les jeux
Pour distraire leurs clients, les guinguettes proposaient aussi de nombreux jeux.
Jeux d’adresse, par exemple le jeu de la grenouille où l’on devait lancer des palets en fer dans la gueule de la grenouille pour remporter le plus de points.
Jeux athlétiques : portiques avec anneaux et cordes, trapèzes, haltères, barres fixes, barres parallèles. Egalement les jeux de boules et de quilles, le tir à l’arc ou à la carabine.
Jeux de plein air : vélos excentriques, toboggans dans les arbres, balançoires, courses en sac.
Jeux de société : cartes (surtout la belote), dominos, jacquet (l’ancien trictrac du 18ème siècle, que l’on joue avec des dés et des godets en cuir pour les lancer).
Des animaux étaient aussi proposés pour l’amusement des clients : ânes, poules, canards.
Peintures
L’univers des guinguettes a été souvent représenté par les peintres d’Ile-de-France, et notamment Renoir.